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20 juillet 2018

Hermaphrodisme social...

03f3ieoz

Par :  Sonia Touati 

 

Karim est un jeune garçon algérien ordinaire, du haut de ses 20 ans. 
Il est le seul garçon de sa famille *le petit dernier*, 4 soeurs, sa mère et son père.

Karim est secrétaire dans un bureau d'étude à mi-temps et étudiant en architecture, il se lève chaque jour à 5h du matin pour aller travailler ou étudier. Avant de sortir de la maison, Karim doit se préparer et préparer le petit déjeuner de tout le monde, repasser quelques chemises de ses soeurs et laver le pantalon de sa mère car celle-ci l'avait taché la veille.
Le moment où il doit choisir sa tenu est le plus compliqué.
  - Je vais mettre ce jean? Hum il est trop serré et on va encore m'embêter. 
  - Pas ces chaussures sinon je devrais passer par un autre quartier pour éviter ses voyeuses.
  - Je ne vais pas mettre ce haut pour pas mettre en colère mes soeurs..... elles trouvent que c'est provocant.
Karim s'habille vite fait et rejoint le bus pour aller travailler.
En arrivant à l'intérieur de l'autocar il ne trouve pas de place où s'asseoir, alors il reste debout en attendant qu'il démarre, malheureusement pour lui il n'était pas trop à l'aise, une jeune fille lui collait au train et se balancait avec lui au rythme des virages et des ralentisseurs, il était tellement gêné mais sa timidité et sa pudeur l'empêchait de se plaindre, et le plus dur c'était sa peur, la jeune fille avait les yeux rouges, sûrement une droguée se dit-il.
Les gens du bus avait bien vu la scène mais ils ne réagissaient pas, car pour eux karim aimait se faire tripoter puisque il ne disait rien.
Le bus arrive enfin à destination et karim comme un fou en sort brusquement, la fille ne veut pas lacher sa proie et le poursuit dans la rue.
  - Hé toi pssssssstttttt j'ai bien vu que tu as aimé, file moi ton numéro...
Le pauvre karim était effrayé mais il ne s'arrêta pas...... ouffff enfin au bureau.
La journée ne fait que commencer...
  - Dix minutes de retard karim... vient au bureau faut qu'on discute.
Karim suit sa patronne tout en sachant que ce n'était pas une bonne idée.
  - Tu es très en beauté aujourd'hui krimou emmm... si tu savais à quoi je pense en ce moment.... 
  - Madame, je suis désolé pour le retard, cela ne se reproduira plus.
Celle-ci s'approche de karim pour agripper la porte et en profite pour lui pincer les fesses.
Cela fait une année que karim subit l'harcèlement sexuel de sa supérieure, il n'en peut plus et il ne sait comment y faire face, la peur du regard des autres, les jugements et des représailles, la crainte de ses soeurs et de sa mère, le plus dur dans son travail c'était ses collègues femmes qui pensaient qu'il a eu ce job en couchant avec la patronne, car pour toutes les femmes de ce pays les hommes obtiennent du travail plus facilement en vendant leurs charmes.
Il est temps pour karim d'aller faire ses trois heures de cours surtout qu'il a raté ce module et qu'il doit se rattraper.
La prof de karim est connue pour distribuer des points en plus, contre des faveurs sexuelles et elle avait des vues sur notre krimou depuis le début de l'année.
  - Bonjour karim, ta note est catastrophique ce semestre, as-tu réfléchi à ma proposition ?
  - Oui madame, je préfère y remédier moi-même.
  - je doute que vous y arriviez krimou.

Après la fac karim rentre chez lui fatigué da sa journée, arrivé à la porte de chez lui sa soeur aînée le regarde méchamment.
  - Rentres vite..... c'est quoi cette tenue yal khamedj ? 
  - C'est juste un pantalon et une liquette.
 - Tu oses me répondre en plus, tu ressemble à un gigolo, tu veux déshonorer la famille hein ? Tiens prends ça *gifles*
Karim est maltraité par ses soeurs et sa mère, étant le seul garçon d'une famille conservatrice, il a l'impression de passer à côté de sa vie et de ne pas avoir les mêmes droits que ses soeurs. Ces dernières sortaient à leur guise et profitaient pleinement de leur jeunesse, sorties, plages, soirées, libres de s'habiller comme elles veulent, aucune contrainte ni obligation domestique pendant que lui s'occupait de tout à la maison, il lavait leur linge sale, leur préparait à manger, repassait leurs chemises, le week-end ses soeurs dormaient et se reposaient tandis que lui se réveillait tôt pour se taper leur bordel infini.
Pour ses soeurs ceci est la nature des choses, un homme est fait pour faire la boniche et s'occupait des femmes et n'avait pas le droit de se plaindre.
Karim est malheureux comme la moitier des hommes algériens, il se sent piégé et emprisonné, aucun lieu ne semble vouloir l'accueillir, dans la rue il est sujet à des insultes dégradantes et  misandre du style couvre toi sale .... jolie ... etc
Dans son travail il subit l'harcèlement des collègues et chez lui personne ne le respecte et tout le monde est au-dessus de sa tête.
  - Quelle vie merdique diriez vous ?
  - Quelle injustice penseriez vous?

Karim n'existe pas car aucun karim ne peut avoir cette vie.
karim est un symbole qui représente chaque femme dans notre société. 
  - Il est cette jeune fille qui se fait harceler dans un bus et qui est terrorisée mais qu'on aide pas car on croit qu'elle aime ça.
  - Il est cette employée qui subit les attouchements de son patron et qu'on prend pour une prostituée.
  - Il est cette étudiante qui souffre du chantage sexuel de son prof.
  - Il est cette femme qui ne peut se vêtir comme elle le souhaite, cette femme qui ne peut disposer de son corp, cette femme qu'on couvre car on est incapable de réprimer son instinct animal.
  - Il est cette soeur qu'on maltraite, qu'on exploite et sur qui on expérimente sa lâche virilité.
  - il est cette jeune fille qui veille au confort de sa famille sans aucune gratitude.

Karim est un homme qui s'est mis à la place d'une femme le temps d'une journée...
Pourriez vous en faire autant ?
Imaginez vous à la place de karim, seriez vous heureux ?

Cela vous semble absurde, abusé voir stupide mais ce n'est que la réalité que vivent la majorité des femmes algériennes et ce n'est que la partie émergeante de l'iceberg.

À méditer mes chers hommes algériens.
Pensez à vos mères, soeurs, épouses et filles...
Le changement est entre vos mains et celles des femmes aussi...

Lire aussi : Elles resteront un million de fois plus braves que vous 

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