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2 novembre 2018

La violence faite aux femmes - Première partie

Sans titre - 1-01

Par : Louiza Zahra

La femme de l’est d’Algérie: de la violence sociale à la violence institutionnelle - Première partie

La participation des femmes au fonctionnement de la vie économique et sociale dans la société algérienne est une tradition ancrée depuis des lustres. Le modèle de vie de la famille algérienne est fondé sur l’union de ses membres et sur la répartition minutieuse des tâches et des rôles entre hommes et femmes.  Cette répartition ne diffère pas entre le milieu rural et urbain dans son principe, le régime patriarcal règne sur cette société. On décèle des différences dans les activités économiques, entre les deux milieux. Les gens ruraux attachés au travail de la terre pour subvenir au besoin de se nourrir et du tissage de la laine pour s’habiller, ce modèle primitif d’organisation autrefois était un modèle de la reproduction humaine.  Pour comprendre la place de la femme aujourd’hui dans la société Algérienne d’origine berbère il faut remonter dans le temps, comprendre la place qu’elle occupait au sein de sa famille et de sa communauté.   

La tache de la femme est principalement concentrée au tour de son foyer et l’éducation des enfants, ses taches changent de priorité selon les saisons. En été les activités nourricières (préparation de ravitaillement) et tissage priment. C’est la préparation pour la période hivernale. La femme est la maîtresse de maison elle était considérée comme le monteur de la famille "Argaz d lsas tamettut d ajgu alemmas" « l’homme est la fondation de la maison, la femme est poutre principale qui maintient le toit ». A ses tâches domestiques s’ajoute la prise de soins des animaux (chèvres, vaches, brebis, poules, lapins...)   Elle façonne aussi la terre en belle poterie. Elle cherche de l’eau de la fontaine, elle ramasse du bois. La femme urbaine contribue aussi aux mêmes taches dans son foyer, sauf que celle-là a moins d’activités sollicitant un effort physique, elle fait de la broderie, de la couture.   Le monde de la femme est séparé de celui de l’homme dévoué aux activités extérieures au dur travail des champs et la gestion économique du foyer.  

Les proverbes algériens et la violence symbolique que véhiculent sur la femme  :  

D’un premier regard la société nous donne l’impression que la femme algérienne est bien considérée au sein de sa société, Des proverbes et des témoignages de nos grand-mères rapportent une autre réalité, dans tous les adages anciens recueillis, on compare la femme à l’homme. Il est  la mesure de la femme , « azgaz, rajel » mesure de bravoure, de responsabilité : « iv n tziri êesbit d ass, tameîîut n lâali d atarras » «  la nuit de la belle Etoile est semblable à  la journée ensoleillée, une femme de bonté est semblable à l’homme » , sa valeur est intimement liée à celle l’homme (son père, , ses frères par la suite son mari et ses garçons) elle est tellement liée à l’homme qu’elle est considérée comme son honneur  « taqcict ur rebban watmaten, am uƔum mbla imassen » qui veut dire «  une fille qui n’a pas de frère qu’elle respecte elle n’a aucune valeur ». La femme est placée au deuxième degré après l’homme. Dans l’Est on dit « l’homme est tel une forêt, et la femme est tel un désastre » « rajel ghaba et la femme kherabba », la femme est la source de la réussite et de l’échec elle détient les deux mais surtout le négatif car le positif est plus attribué à l’homme. La femme est aussi représentée telle un diable « ensa zari’aat iblis » «  les femmes sont des descendantes du diables » ce proverbe ce dit aussi en kabylie et dans la region de l’est.

L’homme symbole de virilité et du courage .Un homme lâche ou qui manque à ses responsabilités est traité  de femme « mra, tamettut » ; S’il est  attentionné avec  sa femme, en lui accordant ses droits et s’entendant avec elle, il n y a pas de violence  ou les traits de domination masculine ne sont pas visibles on le traite de femme aussi un adage kabyle dit « argaz sef ùùtvebbar tmettut ula d netta d tamettut » «  un homme écoutant sa femme lui-même est une femme » donc la femme est toujours inférieure à l’homme. L’époux dans toutes les régions algérienne évite d’appeler sa femme avec son prénom chez les kabyles, même chez certain jeunes, ils désignent leur épouse avec le terme « tamghart iw », dans les autres région ils utilisent le mot « eddar » , « familia , la famille » ou encore « elmadam’ ou madame » pour parler de la conjointe. La femme est élevée dans l’ombre elle doit s’effacer. Bourdieu dit à ce propos «les hommes ( et les femmes elles-mêmes) ne peuvent quignorer que cest la logique du rapport de domination qui parvient à imposer et à inculquer aux femmes, aux même titre que les vertus que la morale leur enjoint, toutes les propriétés négatives que la vision dominante impute à leur nature, comme la ruse  ou pour prendre un trait plus favorable, l’intuition » et les questions que nous posons : pourquoi la femme est -t- elle vue de telle façon ? pourquoi ce regard négatif persiste à nos jours ? 

 

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